Article de Veto Pharma sur le virus des ailes déformées (DWV-B)

Le virus des ailes déformées (DWV-B) : le variant mortel qui menace les abeilles dans le monde entier

Le virus des ailes déformées (DWV) et sa propagation dans le monde sont au cœur d’une publication récente du professeur Robert Paxton et de ses collègues de l’université Martin Luther de Halle-Wittenberg en Allemagne.


Le DWV est présent depuis longtemps chez les abeilles domestiques et autres insectes comme les abeilles sauvages. Il s’est répandu dans les colonies grâce à la propagation rapide de Varroa destructor, jusqu’à devenir omniprésent et atteindre des niveaux menaçants.1 Les varroas sont en effet un vecteur très efficace pour la transmission de ce virus.

Aujourd’hui, on pense que ce virus est présent dans la majorité des colonies où Varroa est présent. Son variant d’origine, le génotype A (DWV-A) a été détecté pour la première fois au Japon en 1982, avec une probable origine européenne. Le génotype B du DWV (DWV-B), quant à lui, n’a été découvert qu’en 2004 aux Pays-Bas.1

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La présente étude décrit comment le variant le plus récent, le DWV-B, s’est répandu dans le monde entre 2008 et 2021, en analysant la littérature existante sur les résultats du DWV-A et du DWV-B.

En outre, de nouvelles données provenant d’Allemagne, d’Italie et du Royaume-Uni démontrent que, non seulement le nouveau variant s’est rapidement étendu, mais qu’il semble remplacer l’ancien variant (A). En développant des modèles épidémiologiques basés sur des données empiriques, les chercheurs démontrent que l’augmentation de la prévalence du DWV-B et l’élimination simultanée du DWV-A sont en effet prédites par leur modèle le plus plausible.

Des études antérieures ont démontré que la prévalence du DWV dans les colonies d’abeilles n’est pas affectée par l’application de traitements contre le varroa.2 Si le DWV est présent à des niveaux élevés dans une colonie, il ne peut pas être ” éliminé ” par des traitements efficaces contre le varroa. Des voies de transmission alternatives au sein de la colonie, autres que le varroa, sont probablement responsables de la persistance du DWV dans les colonies.3-4

Pour les apiculteurs, cela signifie qu’une surveillance constante des niveaux d’infestation Varroa et le maintien d’un taux d’infestation faible dans leurs colonies sont essentiels pour éviter une forte prévalence du virus des ailes déformées.

Dans un entretien avec Bee Culture (magazine d’apiculture américain), les auteurs de l’étude soulignent que le nouveau variant (DWV-B) tue les abeilles plus rapidement et se transmet plus facilement que le DWV-A. Ils identifient clairement le DWV comme la plus grande menace pour les colonies d’abeilles domestiques ; et concluent que davantage de données empiriques sur la transmission et la virulence sont nécessaires pour surveiller l’impact potentiel sur les abeilles domestiques et les insectes en général.


 

1- Paxton, Robert J., et al. “Epidemiology of a major honey bee pathogen, deformed wing virus: potential worldwide replacement of genotype A by genotype B.” International Journal for Parasitology: Parasites and Wildlife 18 (2022): 157-171.

2- Locke, Barbara, et al. “Persistence of subclinical deformed wing virus infections in honeybees following Varroa mite removal and a bee population turnover.” PloS one 12.7 (2017): e0180910.

3- Posada-Florez, Francisco, et al. “Pupal cannibalism by worker honey bees contributes to the spread of deformed wing virus.” Scientific Reports 11.1 (2021): 1-12.

4- Burnham, Phillip Alexander, et al. “Flowers as dirty doorknobs: Deformed wing virus transmitted between Apis mellifera and Bombus impatiens through shared flowers.” Journal of Applied Ecology 58.10 (2021): 2065-2074.


Source Veto Pharma


 
 

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